France : douceur ces prochains jours, jusqu'à 20 degrés ?

Un changement de flux, moteur d’une douceur remarquable

Le changement brutal observé sur l’ensemble de la France s’explique par une modification du flux atmosphérique. Après des conditions perturbées et plutôt fraîches, on assiste à l’installation d’un flux de sud-ouest, puis plein sud, induit par des ondulations du jet stream.

Le jet stream est un courant d’altitude très rapide qui oriente la trajectoire des masses d’air ; quand il ondule fortement, il peut "aspirer" de l’air beaucoup plus doux en provenance du sud de l’Europe et d’Afrique du Nord.

Cette dynamique atmosphérique alimente ce que l’on appelle une rivière atmosphérique : un transport ciblé de masses d’air chaudes et humides depuis le secteur subtropical. La conséquence directe est un afflux d’air doux, qui met fin au froid récent et fait décoller les températures bien au-delà des références pour la saison.

Prévisions : des valeurs en hausse jusqu’à mardi

La remontée des valeurs thermiques s’articulera progressivement dès le samedi, avec des températures comprises entre 9 et 12 °C au nord-est, 13 à 16 °C ailleurs, et jusqu’à 18 °C pour le sud-ouest.

Dès dimanche, l’air doux s’accentuera : le nord atteindra 13 à 16 °C, le sud 13 à 17 °C, avec des pics de 18 à 20 °C au sud-ouest et en Corse. Dans le Roussillon ou les Pyrénées, l’effet de foehn (réchauffement de l’air en redescendant les pentes) pourra pousser le thermomètre jusqu’à 21 à 23 °C.

Le lundi confirmera ce pic de douceur : de 14 à 18 °C du nord au sud, 20 °C localement dans le sud-ouest. Entre lundi et mardi, sous l’effet d’une masse d’air en provenance directe du Maroc, on atteindra 14 à 19 °C partout, et jusqu’à 22 °C dans le sud-ouest. Ces températures dépassent de 8 à 10 °C les moyennes observées à la même période.

Records, impacts et perspectives

Cette vague de douceur repousse les références habituelles : à Paris, le record pour décembre s’établit à 17,1 °C (décembre 1989) ; à Lille, le maximum historique est de 16,1 °C (2022). Plusieurs stations, surtout du nord, pourraient approcher ou battre ces valeurs, sous l'effet de nuits exceptionnellement douces et de journées sans gel.

En montagne, cette période affectera nettement la neige : l’enneigement récent sous 1 500 m diminuera fortement, voire disparaîtra rapidement. Ce redoux prolongé, combiné à l’humidité, accélère la fonte, modifiant l’état du manteau neigeux et limitant durablement les sols enneigés à basse et moyenne altitude.

Après le pic attendu mardi, une très légère baisse des températures pourrait s’opérer, mais l’air doux continuera de dominer pour plusieurs jours. La tendance à une vraie dégradation hivernale, avec retour du froid, reste encore incertaine pour la deuxième quinzaine de décembre.